Lorsque vous consultez un ostéopathe, c’est généralement pour remédier à une souffrance existante… la déception peut alors être grande, lorsque dans les jours suivant, vous constatez une aggravation de vos symptômes. Vous êtes peut être victime de l’effet rebond : une aggravation réactionnelle transitoire.
Et oui, nous ne sommes pas tous égaux face à un traitement ostéopathique ! Alors que certains ont rapidement un sentiment de bien-être et de légèreté après une consultation, d’autres ressentent une grande fatigue, des douleurs variables ou des courbatures avec parfois l’impression d’être passé sous un rouleau compresseur. Cette réaction n’est pas systématique mais il est primordial que votre ostéopathe vous informe de cette éventualité.
Le plus souvent cet effet rebond subsiste 4 à 6 jours (10 jours maximum), avant de laisser place au bien-être attendu.
Petites explications !
Avant la consultation, votre corps est en souffrance, du fait qu’il ait atteint la limite de son adaptation à une contrainte qui lui est imposée ; Il a perdu son pouvoir d’agir et sa capacité à réparer. La douleur est ici un signal d’alarme qui vous oblige à réagir et chercher un moyen de la soulager.
Cette douleur persistante qui compromet votre bien-être, votre niveau fonctionnel et votre qualité de vie, est dites chronique. Elle peut être le résultat d’une blessure ou d’une infection antérieure, ou des suites d’une contrainte prolongée, imposée par vos activités quotidiennes.
Petite aparté
Si les circuits de la douleur aigüe ont de moins en moins de secrets pour les chercheurs, il n’en est pas de même pour la douleur chronique ou pathologique : la douleur qui n’est pas provoquée par une lésion des tissus, ou qui dure bien après que les lésions tissulaires ont disparu. Il s’agit des neuropathies liées à une lésion du système nerveux lui-même – c’est le cas des douleurs fantômes qui hantent près de 15% des personnes amputées d’un membre, ou encore des neuropathies diabétiques ; des douleurs du côlon irritable ; ou encore des fibromyalgies, ces douleurs musculo-squelettiques généralisées qui touchent principalement les femmes.
Alors que se passe t’il lorsque l’on est manipulé par un ostéopathe ?
Les manipulations ostéopathiques traitent les régions dysfonctionnelles, et modifient par conséquent l’organisation globale du corps. Ceci engendre des changements directs et indirects quant à la perception que l’on a de la douleur par action sur les différents nocicepteurs.
En libérant le corps de ses contraintes, le système nerveux autonome retrouve son pouvoir de « réparation ». Il génère donc une réponse immunitaire afin de rétablir les « déséquilibres » : en l’occurrence une réaction inflammatoire. Celle-ci peut s’avérer d’intensité tout à fait variable ; dépend de la chronicité, des tissus concernés, de l’importance du traumatisme d’origine éventuel. Elle peut être immédiate ou retardée. On parle d’effet rebond. Ce dernier est par ailleurs, souvent plus important lors des premières consultations ou à la suite de traumatismes importants ; lorsqu’il existe une pathologie psychosomatique sous-jacente.
A savoir que certains mécanismes ne sont pas spécifiquement activés par l’ostéopathie et dépendent davantage du contexte du traitement, tout comme la perception, les attentes et croyances du patient à l’égard du traitement lui-même, et l’alliance thérapeutique entre le patient et le thérapeute.
En définitive, même s’il s’avère souvent désagréable, cet effet rebond est finalement de bon augure. Sans pouvoir garantir son absence totale, l’ostéopathe peut participer à limiter l’effet rebond :
- en réussissant à traiter la chaine dysfonctionnelle dans son intégralité, tout en préservant l’organisme d’un traitement trop long pouvant s’avérer néfaste ;
- en prenant le temps de détendre les structures périphériques à la dysfonction primaire ;
- en informant le patient d’un potentiel effet rebond ;
- en délivrant au patient les conseils d’hygiène adaptés et en l’orientant pour des soins complémentaires (naturopathe, réflexologue, kinésithérapeute, etc…).
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