Entre information et désinformation, la plupart des patients ne savent plus sur quel pied danser. Une incompréhension qui amène le plus souvent à choisir son camp : « pro ostéo », « pro kiné ». Une réaction dommageable, tant ces deux métiers sont complémentaires.

Soyons clair ! kinésithérapeutes et ostéopathes sont des professionnels passionnés par l’humain, qui par conséquent, au-delà de leur formation initiale, cherchent de manière incessante à se perfectionner, et acquérir de nouvelles compétences au travers de nouvelles formations professionnelles ou par l’observation d’autres pratiques, ceci afin de davantage soulager leurs patients. Leur outil est commun : « La main » ; tout comme leurs connaissances scientifiques (anatomie, physiologie, etc..). Leurs disciplines finissent ainsi nécessairement par se recouper et se confondre. Qui plus est, ces deux métiers évoluent au fil du temps, nourris par les avancées scientifiques et le partage des pratiques ; certains thérapeutes se spécialisent occasionnant une montée en compétence plus transversale ; d’autres, kinésithérapeutes se forment à l’ostéopathie sous une forme postgrade (1/3 des ostéopathes en France).

Il existe pourtant des différences significatives entre ces 2 métiers.  Mais quelles sont-elles ?
A priori, elles ne résident pas dans leur intention commune : à savoir soulager les patients de leurs douleurs et rétablir leurs capacités fonctionnelles.

Simplifions !

D’un côté les kinésithérapeutes, professionnels de santé paramédicaux, dont la discipline se base sur des preuves dites scientifiques. Ils font partie intégrante du parcours de soins coordonnés, et sont donc consultables sur ordonnance médicale. Ils doivent ainsi se conformer aux indications de traitement d’un médecin généraliste, mais restent libres d’adapter leurs soins en fonction de leurs compétences et des moyens à leur disposition. Les frais liés au traitement sont pris en charge par la sécurité sociale et le traitement nécessite plusieurs séances.

De l’autre côté, les ostéopathes, professionnels de soins, dont la discipline se base sur des preuves dites empiriques. L’ostéopathie est une médecine dites holistique (approche globale), qui se tient hors du parcours de soins coordonnés et ne fait donc pas l’objet d’ordonnances médicales. Les frais liés au traitement ne sont pas pris en charge par la sécurité sociale et le traitement nécessite le plus souvent une seule consultation.

Par essence, la kinésithérapie est un métier de rééducation aux champs d’actions multiples. On parle de réhabilitation cardio-vasculaire ou pulmonaire, de réathlétisation, de rééducation des suites d’actes chirurgicaux ou de pathologies médicales invalidantes (neurologiques ou autres).

L’ostéopathie, quant à elle est davantage plébiscité dans la résolution de dysfonctions issues de traumatismes bénins ou de déséquilibres musculo-squelettiques. A la différence des kinésithérapeutes, les ostéopathes effectuent des manipulations viscérales et crânienne.

Un peu de vérité !

Bien évidemment, le diplôme est important et différenciant, notamment en ce qui concerne la récurrence et la prise en charge des soins ; pour autant c’est bien un thérapeute que l’on choisit et cela en fonction de sa personnalité, de ses compétences et de son approche thérapeutique.

Objectivement, la majorité des soins ostéopathiques peuvent/doivent, a postériori, faire l’objet d’un travail de mobilité, de renforcement musculaire, d’assoupissement, de proprioception ou autres. Ceci a pour but d’assoir le traitement et éliminer les risques de chronicité. Un travail qui doit être encadré par un kinésithérapeute lorsque le patient a besoin d’exercices adaptés et progressifs.

A l’inverse, l’ostéopathie se présente très souvent comme un complément efficace à l’ensemble des traitements de kinésithérapie. On observe très fréquemment une amélioration des résultats du travail des kinésithérapeutes à la suite d’une consultation en ostéopathie, qu’elle ait lieu pendant ou après leur traitement.

Ce sont en définitive des métiers complémentaires, souvent opposés pour des raisons qui dépassent le simple cadre thérapeutique. L’objet de cet article n’étant pas de les approfondir.

En conclusion !

Quel que soit votre choix initial de traitement, lorsque vous estimez que votre réhabilitation échoue ou stagne, essayer une autre forme de traitement sera toujours la « bonne option ». La qualité d’un bon thérapeute est aussi de savoir vous réorienter lorsque cela s’avère nécessaire et vous conseiller avec bienveillance. S’il ne le fait pas, assurez-vous que son choix n’est pas motivé par de mauvaises raisons.

Comme vous le savez, le corps humain est complexe et il est donc délicat de déterminer précisément que, pour une problématique ou une autre, il faut consulter un ostéopathe plutôt qu’un kinésithérapeute et inversement. Préférez bénéficier d’une vision globale de votre problématique en consultant l’un et l’autre. Deux approches valent mieux qu’une !

La voilà mon analyse !
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